Bonjour,
Merci Lucien pour cette synthèse qui soulève en effet pas mal de bonnes questions.
Je me demande pourquoi tu n’évoques pas la baisse relative des cotisations liée à la baisse relative du poids des salaires dans l’économie ? Par ailleurs, je pense que tu pourrais ajouter, parmi les conséquences du sous-financement de la santé, la sous-dotation chronique des hôpitaux publics, au profit des centres privés (lucratifs ou non - toujours lucratif pour les médecins qui y travaillent), avec des prises en charge moins efficaces et des "coûts humains" très importants (du burn out des soignants, en particulier paramédicaux, à la maltraitance des patients).
Martine soulève aussi des questions intéressantes. Lucien nous dit qu’il est impossible d’estimer la part de "surcoût" dans les dépenses de santé, c’est à dire celle qui pourrait être économisée sans dégrader la qualité des soins, et cela semble difficilement contestable. Il y a, à coup sur, des actes superflus, mais qui (quelle institution) a ou pourrait avoir la charge de les repérer et les sanctionner ? À ma connaissance : les seules CPAM (mais je suis loin d’être expert).
D’autre part, on ne peut pas ignorer que les primes (notamment à la performance) ont été mises en place pour répondre aux revendications des médecins sur leurs revenus, sans réévaluer le prix de la consultation (justement avec l’argument - à mon avis falacieux - que cela engendrerait moins d’actes injustifiés). Au total, si je résume (de façon un peu polémique) l’angle envisagé par Martine : il s’agirait de donner plus de moyens aux CPAM pour contrôler des médecins (au bas mot réticents), pour in fine diminuer leurs revenus ; le tout pour réaliser des économies impossible à évaluer ex ante. Il me semble qu’en vérité l’arrière-pensée de Martine est plus radicale, et vise à questionner les modes actuels de rémunération des médecins (tu me diras si je me trompe).
Le sujet, très important, m’apparaît un peu périphérique à la question du trou de la sécurité sociale - et je sais pour l’avoir évoqué rapidement avec lui que Friot à un point de vu assez surprenant là-dessus (plutôt favorable au payement à l’acte, mais il n’a pas eu le temps de m’expliquer pourquoi ...).
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