Merci beaucoup pour ce travail de synthèse !
Je dois dire que je me sens bien plus proche de la perspective du second billet sur ce thème, qui me semble poser les enjeux plus clairement, décrivant les différents mécanismes de financement - et lesquels ont notre préférence.
C’est que ce premier billet reste toujours sous la condition donnée entre parenthèse "dans le contexte actuel de l’économie capitaliste que nous vivons" ; condition qui demanderait à être qualifiée plus précisément.
Parce que si "le capitalisme que nous connaissons", est le capitalisme néolibéral actionnarial à dominante financière échafaudé depuis 30 ans, autant dire immédiatement qu’il n’y a pas grand-chose à espérer.
La possibilité de financer l’accès au soin (et les retraites, et le chômage) à la hauteur des besoins de chacun en passera nécessairement par une reconfiguration plus générale du cadre politico-économique - qui devrait tout de même malheureusement rester capitaliste à court ou moyen terme ... Mais on peut imaginer des configurations moins brutalisantes du capitalisme (nous en avons connus).
Et je crois que c’est cela que résume le chiffre que je donne en permanence dans ce forum - au risque assumé de passer pour un monomaniaque : en retrouvant la structure de répartition du PIB de 1980 entre travail et capital (entre salaires et dividendes en gros), les comptes de la sécurité sociale seraient à l’équilibre (et très largement, puisque ça fait environ 200 milliards d’euro -10% du PIB - qui reviendraient dans l’assiette des cotisations). Ceci n’étant bien sur pas un plaidoyer pour un retour à 1983, mais seulement une preuve que les modifications globales de structures économiques ont un impact très direct (on peut noter ici que B Friot soutient que des inventions telles que le financement de la sécurité sociale par les cotisations sont de nature à subvertir le capitalisme - et à le dépasser, en viendraient-elles à être généralisées. C’est l’objet de son bouquin).
Une autre illustration : si le "coût du travail" est si important, c’est parce que la mondialisation déréglementée mettent en concurrence tous les appareils socio-productifs (par exemple : le français contre le chinois), dont une variable d’ajustement devient le niveau de protection sociale.
Ce sont les structures de la mondialisation néolibérale, celles qui ont permis la reconquista des possédants, qui condamnent la sécurité sociale du CNR ; en dehors des bricolages de fortune (qui peuvent faire des différences, mais petites), il n’y a pas de progrès à espérer dans ce carcan-là.
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